Aileron arrière - Debout ou suspendu ?
Debout ou suspendu ? Il s'agit de l'aileron arrière. Autrefois, l'aileron était traditionnellement placé debout, mais dans le sport automobile, une révolution s'est opérée discrètement : Les ailerons arrière suspendus. Pourquoi ce changement s'est-il produit ? La réponse réside dans les avantages aérodynamiques qu'offrent les constructions dites en col de cygne.
Le développement des ailerons arrière suspendus a commencé en 2009, lorsque les premiers prototypes Le Mans (LMP1) d'Audi et d'Acura ont adopté l'aileron en col de cygne.
La raison de ce changement est l'avantage aérodynamique que procure le déplacement du support de l'aileron de la partie inférieure à la partie supérieure de l'aileron. Auparavant, l'intrados de l'aile était bloqué par les supports, ce qui entraînait des turbulences d'air indésirables et réduisait l'efficacité de l'aile.
Grâce à la construction suspendue moderne, le dessous de l'aile est librement accessible. La construction en col de cygne améliore ainsi l'efficacité du flux d'air. Cette avancée aérodynamique est née d'une nécessité, lorsqu'un changement de règle dans le sport des prototypes a posé de nouveaux défis aux ingénieurs.
Naissance de la nécessité
C'est souvent sous la pression que l'on trouve des solutions ingénieuses, parce que l'on tente des approches pragmatiques que l'on n'aurait jamais envisagées autrement. L'élément déclencheur de ce débat sur les ailerons a été le changement de réglementation pour les prototypes Le Mans (LMP1). Les régulateurs voulaient réduire l'appui des bolides afin de les freiner quelque peu pour des raisons de sécurité. La largeur des ailerons arrière a été réduite d'exactement deux mètres à 1,8 mètre.
En conséquence, les ingénieurs ont placé l'aileron plus haut dans l'espoir de compenser la perte d'appui. Mais c'est exactement le contraire qui s'est produit. Le flux d'air dans la zone du support s'interrompait encore plus rapidement et créait des tourbillons d'air supplémentaires qui réduisaient encore la déportance. Comme, avec le concept du col de cygne, seuls les minces supports sont touchés par le flux d'air à l'endroit de la fixation et que la face inférieure de l'aile reste libre, cela réduit le décrochage et améliore ainsi l'efficacité.
Cette conception s'est d'abord imposée dans le sport des prototypes, puis dans les voitures GT et de tourisme, et enfin dans les dérivés de course des voitures de série. Sur ces véhicules, l'aérodynamique jouait certes un rôle secondaire, mais l'avantage de l'aile suspendue se manifestait là aussi.
Particularité de Porsche
Jusqu'à la dernière génération de la 911 GT3 (992.1), Porsche a maintenu l'aileron vertical afin de préserver la cohérence visuelle entre ses voitures de route et de course. Ce n'est qu'avec la génération 992 que Porsche a également adopté la construction en col de cygne, plus efficace, aussi bien pour le modèle de course que pour le modèle de route. La dernière née de Porsche, la 911 GT3 (992.2), est dotée d'un aileron arrière redessiné avec des side-plates spécialement inclinés.
Le passage des ailerons arrière verticaux aux ailerons arrière suspendus est une conséquence logique de l'évolution de l'aérodynamique dans le sport automobile. Le col de cygne permet une utilisation plus efficace du flux d'air et offre ainsi des avantages évidents en termes d'appui. Mais il faut à nouveau relativiser, car la fixation de l'aile, qu'elle soit verticale ou suspendue, n'est pas le seul facteur principal de réussite ou d'échec. Certes, tout le monde est convaincu que l'aile verticale a fait son temps, mais pour gagner une course, il faut toujours plus qu'une fixation optimale de l'aile.
Texte : GAT
Des images : Divers fabricants