Test

Le chouchou de belle-maman

Ma belle-mère, un pneu crevé et le Citroën C5 Aircross. Test de résistance absolu pour la voiture et le rédacteur de ces lignes. Petra, si tu lis ceci: Je te… déteste!

Publié le 02.03.2025

Samedi matin, le téléphone sonne. «Le vélo de ma mère a un pneu crevé, tu peux aller la chercher? Sois sympa avec elle, elle passe une mauvaise journée», m’explique ma femme. Oui, je sens que je vais passer une mauvaise journée aussi. Bref, je prends la route au volant du Citroën C5 Aircross pour rejoindre ma belle-mère en rade. Je me doute que le vélo ne sera pas la seule chose au centre de l’attention. Peu après mon arrivée sur le lieu de la crevaison, mes soupçons se confirment. 

Déjà en montant dans le véhicule, ma belle-mère examine l’habitacle d’un œil critique. «Pas mal du tout mais pourquoi si haut? C’est un tracteur?» lance-t-elle avec ses manières... toujours charmantes. J’explique que c’est justement pour cela que les SUV sont appréciés: un accès facile et une bonne vue d’ensemble de la route. Elle souffle. «Je ne vois même pas où se termine le capot. Comment puis-je avoir une vue d’ensemble?» Je ne tiens pas compte de sa remarque et range son vélo. Les sièges arrière du C5 se rabattent sans efforts et avec 1630 l d’espace de rangement, le vélo entre facilement – sans que je doive lui retirer une roue. «Bon, au moins, il y a de la place dans la voiture», admet ma belle-mère, «mais cela ne la rend pas plus jolie pour autant». Bon, je me dis: laisse tomber et ramène le dragon à son château par le chemin le plus direct.

De la critique injustifiée...

Nous nous apprêtons à partir. «Est-ce que la voiture est en marche?». Bien sûr que oui! En mode électrique, l’hybride roule presque sans bruit, surtout à basse vitesse. «Pas mal», dit-elle, «mais combien de temps tient la batterie? Est-ce que je dois déjà commencer à pousser?» Je lui explique patiemment que le véhicule n’a pas besoin d’être rechargé, mais qu’il suffit de faire le plein. Le moteur à essence démarre lorsque la batterie (0,9 kWh) est vide ou lorsqu’on demande juste un peu de puissance via la pédale d’accélérateur – donc très souvent. Ma belle-mère bougonne: «C’est beaucoup trop de technique pour moi», «mais ça marche très bien», ai-je envie de rétorquer, avant de me raviser à temps. De vous à moi: le moteur à essence de 1,2 litre et le système à hybridation légère fonctionnent de concert. J’aimerais bien que l’habitacle reste… silencieux.

Nous nous dirigeons vers un feu qui passe au rouge. Je coupe les gaz, la récupération s’enclenche et la voiture décélère. «Pourquoi freines-tu si fort?», me lance la passagère. J’explique que lorsque je lève le pied de l’accélérateur, l’énergie est récupérée, ce qui permet non seulement de recharger la batterie, mais aussi de réduire la consommation (consommation lors du test: 5,7 l/100 km). «Ces à-coups donnent l’impression que tu es un conducteur débutant», dit-elle sèchement. 

... à l’enthousiasme silencieux


De retour sur la route, ma belle-mère est impressionnée par le confort de la suspension. «La voiture se balance comme un vieux cheval», fait-elle remarquer alors que nous glissons doucement sur une bosse. J’explique que le C5 est conçu pour le confort et que cela est profondément ancré dans l’ADN de Citroën. Le fait que la bienheureuse suspension hydropneumatique doive être remplacée par une suspension à butée hydraulique progressive me semble être une information secondaire dans cette conversation. À juste titre: «Le confort, c’est bien, mais dans les virages, j’ai l’impression que je vais glisser par la fenêtre», commente-t-elle avec malice. 

Puis elle se met à tapoter sur l’écran tactile. «Ah, la haute technologie. Avant, on avait des boutons, ça marchait toujours». J’en ai assez entendu et je me demande comment ma femme a pu m’infliger cela. Et ce n’est pas terminé: «Hé, ne roule pas si vite, on n’est pas sur un circuit de course ici!», s’exclame... ma belle-mère. «Le moteur ne développe que 100 kW/136 ch, comment diable pourrais-je aller trop vite avec ça?»... Je m’emporte: «Cette voiture est pratique et confortable, elle est entièrement équipée, elle consomme peu, les enfants l’adorent et elle possède un grand hayon, hélas non électrique, que je m’apprête à ouvrir pour jeter... ton stupide vélo». Un silence s’ensuit.

Nous arrivons chez elle et déchargeons le vélo. Avant même que je ne remonte dans la voiture, elle me demande combien coûte la voiture? «Près de 39 000 francs». Elle hoche la tête en signe d’approbation. «Un prix plutôt correct. En fait, c’est une bonne voiture. Merci d’être venu me chercher», me dit-elle en toute innocence. Habituellement, elle n’est pas aussi aimable et sympa; le confortable véhicule français semble effectivement avoir réussi à conquérir son cœur. Il a survécu à la journée – et moi aussi. Mais la prochaine fois, je prendrai des rustines.

 

Texte: GAT
Photos: Toni Bader

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