

Pour les gros travaux (et les finitions)
De l'usine à la direction : Antonio Filosa prend les rênes de Stellantis, apportant avec lui son expérience, son franc-parler et l'ADN de Jeep. Un homme pour les temps difficiles et les marques délicates.
25 ans dans les rouages, désormais aux commandes : Antonio Filosa devient le nouveau PDG de Stellantis. Un groupe qui compte 14 marques, environ 300 000 employés et un plan électrique qui oscille entre bouleversement et chantier permanent. Filosa prend les rênes à partir du 23 juin, et ce n'est pas exactement le travail le plus facile dans l'industrie. Selon la presse, la décision du conseil d'administration a été prise à l'unanimité. Pas étonnant : Filosa est un pur produit de Stellantis, qui a gravi les échelons depuis l'usine jusqu'au conseil d'administration, avec des étapes chez Jeep, FIAT, Peugeot et Citroën. On peut le considérer comme un manager à l'ancienne : dynamique, proche de la marque, en bons termes avec les concessionnaires, les syndicats et même le marché américain – ce qui n'est pas une mince affaire à Turin.
Le redresseur avec l'ADN de Jeep
À la tête de Jeep au Brésil, il a non seulement lancé le Compass, mais aussi remis toute une marque sur les rails. L'usine de Pernambuco, aujourd'hui un site clé en Amérique du Sud, porte également son empreinte. Plus tard, en Amérique du Nord : réduction des stocks, amélioration de la communication, introduction de nouveaux modèles. Ceux qui pensent que Filosa est un gestionnaire terne devraient s'intéresser à ses réformes des six derniers mois. Ou se faire expliquer comment on peut encore avoir une vue d'ensemble chez Stellantis aujourd'hui.
John Elkann, président exécutif et homme fort de la maison Agnelli, fait bien sûr l'éloge du nouveau PDG, le qualifiant de « brillant, engageant, expérimenté ». Filosa apporte en outre « une compréhension approfondie de l'entreprise, de ses collaborateurs et d'un secteur en pleine mutation ». Cela semble diplomatique. En clair, cela signifie que si quelqu'un est capable de maintenir cette industrie sur les rails malgré la pénurie de batteries, la stratégie des plateformes et les querelles de vanité, c'est (peut-être) lui.
Et maintenant ?
La pression est forte, la situation complexe. Stellantis a besoin de plus de pertinence aux États-Unis, de plus de flexibilité en Europe et, à l'échelle mondiale, d'un discours qui aille au-delà du simple contrôle des coûts. Filosa a promis non seulement de prendre les commandes le 23 juin, mais aussi de présenter une nouvelle équipe de direction. On peut se demander s'il misera sur des habitués de l'entreprise ou s'il fera appel à quelques nouveaux venus audacieux.
Une chose est sûre : le nouveau PDG ne viendra pas pour se prélasser dans son fauteuil. Et il sait comment diriger un groupe qui doit concilier 14 marques, 10 langues et au moins deux fois plus d'intérêts. On peut s'attendre à un PDG qui ne fait ni de bruit ni de gesticulations, mais qui agit tout simplement.
Texte : GAT
Photos : Stellantis