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30 ans d'aide au stationnement
Lorsque papa passait la marche arrière, se retournait et s'écroulait nonchalamment, une main posée sur le siège passager, nous, les enfants, savions que nous allions voir notre voiture se faufiler dans l'espace « là, tu n'entreras jamais ». Ce qui était autrefois un mélange de jugement, de feeling et de chance est aujourd'hui assisté par des capteurs, des caméras ou même des systèmes semi-autonomes.
Les véhicules sont de plus en plus grands, mais les places de parking restent de la même taille. C'est là que commence l'histoire de l'aide au stationnement.
L'homme comme capteur
Avant l'apparition des aides techniques, il n'y avait qu'une seule solution : le conducteur devait évaluer lui-même si la voiture pouvait se garer dans l'espace disponible. Les rétroviseurs ne sont devenus la norme que dans les années 1920, mais ils n'étaient que d'une aide limitée dans les ruelles étroites ou pour se garer en marche arrière. Ceux qui voulaient jouer la carte de la sécurité prenaient un passager ou demandaient à des passants de les guider. Autrefois, on se rendait plus volontiers service les uns les autres, en se faisant des signes de la main et en s'interpellant, avec plus ou moins de succès.
Premières expériences
Dans les années 1950, certains constructeurs automobiles ont expérimenté de meilleures solutions. Des aides visuelles à l'orientation, telles que des barres et des tiges de repérage, ont facilité le stationnement dans les modèles de la classe moyenne supérieure et de la classe supérieure. Dans les années 1950, Cadillac proposait en option des « guidelines », des marquages destinés à faciliter le stationnement. Dans les années 1970, Toyota a essayé un système mécanique avec des tiges qui sortaient pour indiquer la distance par rapport à l'environnement. Le problème était que ces solutions étaient trop compliquées et trop chères, et qu'elles ne se sont finalement pas imposées.
Le premier véritable assistant de stationnement
Les premières aides techniques au stationnement ont vu le jour dans les années 1980. En 1983, Toyota a développé un système acoustique basé sur des capteurs à ultrasons pour la Corona. À proprement parler, il s'agit d'un précurseur technique du PDC (Park Distance Control) actuel. Mais il était si coûteux que l'on aurait pu faire repeindre les pare-chocs pour le même prix.
Le premier capteur à ultrasons utilisable conquiert le marché
La grande percée a eu lieu en 1995. Mercedes a introduit dans la Classe S (série W140) le premier système Parktronic largement répandu, qui fonctionnait avec des capteurs à ultrasons. Les concurrents munichois ont emboîté le pas en 1997 avec la série 7 de BMW, Audi a suivi peu après. Cette technologie a révolutionné le stationnement : plus le bip est rapide, plus l'obstacle est proche. Cependant, certains systèmes étaient moins sensibles, de sorte que certains véhicules se retrouvaient dans la clôture grillagée avant que l'avertissement sonore ne retentisse.
Caméras de recul et systèmes automatiques
La numérisation a apporté de nouvelles solutions. En 2002, Toyota a lancé la première caméra de recul sur le marché avec la Lexus LS 430. À partir de 2003, BMW a introduit le premier système de stationnement actif qui prenait automatiquement en charge les mouvements de direction - le conducteur n'avait plus qu'à actionner l'accélérateur et le frein. Les réparateurs de jantes détestent cette astuce.
Stationnement autonome et surveillance à 360 degrés
Aujourd'hui, les aides au stationnement sont devenues indispensables dans la plupart des voitures. Les caméras offrent une vue panoramique, les capteurs de stationnement fonctionnent avec un radar et les systèmes d'intelligence artificielle prennent en charge l'ensemble des manœuvres de stationnement. Certains le font étonnamment vite - Mercedes se gare à 4 km/h. D'autres prennent tellement de temps que c'est beaucoup plus rapide en manuel. La dernière tendance : les manœuvres de stationnement télécommandées via smartphone. On se connecte au véhicule, on en sort et on marche à côté de sa voiture. Ces systèmes sont actuellement non seulement incroyablement lents, mais aussi assez ridicules. Les pionniers d'hier restent les leaders dans ce domaine. Les systèmes de BMW, Mercedes, mais aussi de Tesla peuvent être considérés comme très avancés.
Si un jour nous n’avons plus qu’à sortir de la voiture pendant qu’elle se gare toute seule, nous en sommes encore bien loin. Un autre problème se profile également?: avec la multiplication des systèmes d’assistance, une grande partie des conducteurs actuels risque de ne plus être capable de se garer sans dommage en cas de panne. Peut-être faudrait-il réapprendre à passer la marche arrière, à se retourner, à s’agripper au siège passager et à glisser la voiture dans l’espace comme par magie.
Texte : GAT
Photos: Mercedes, VW, CC