

À travers le désert en Dacia
Loin d'être une marque bon marché, Dacia et les Sandriders passent à nouveau à l'attaque. Le prochain safari à plein régime du championnat du monde des rallyes-raids en Afrique du Sud sera le prochain test d'endurance pour la troupe sauvage autour d'Al-Attiyah et Loeb.
Une marque bon marché, tu parles ! Dacia ne se contente plus de rouler dans le sillage des autres, mais s'engage à fond dans le chaos désertique du championnat du monde de rallye-raid. Là où autrefois les étiquettes de prix étaient au centre de l'attention, ce sont aujourd'hui les coupes qui priment. Les Sandriders ont décroché la deuxième place pour leurs débuts en Afrique du Sud, et ce sur un terrain qui évoque davantage une bataille de poussière et d'éboulis que un bac à sable fin. Bienvenue dans le WRC pour adultes.
Dacia et le rallye : autrefois, c'était une blague qui garantissait des dégâts matériels. Aujourd'hui ? La blague monte sur le podium. Avec le Sandrider, un bolide sérieux à quatre roues motrices et carburant écologique, une marque que l'on aurait plutôt imaginée dans la jungle des parkings de magasins de bricolage se mêle aux grands.
Safari plutôt que balade dominicale
Le W2RC a fait étape pour la première fois en Afrique du Sud. Et tandis que Toyota tentait de briller, Loeb et Al-Attiyah ont tout simplement roulé pour le podium pour Dacia. Sébastien Loeb, le vétéran du monde du rallye, a terminé deuxième avec son copilote Fabien Lurquin, à seulement 1 minute et 39 secondes du héros local Henk Lategan. Cinq jours, 1 200 kilomètres, des casse-têtes avec le roadbook et une petite touche de safari.
Son collègue Nasser Al-Attiyah a quant à lui été victime de la malchance : deux victoires d'étape, mais 17 minutes de pénalité pour avoir manqué des points de passage. Il termine tout de même dixième, marque des points pour le classement général et, après trois courses, compte 20 points d'avance au classement du championnat du monde. Pas mal pour un « débutant » en Sandrider.
Qui dit bon marché, reçoit des points
La chef d'équipe Tiphanie Isnard reste sereine : nouveau terrain, nouvelles erreurs, nouveaux apprentissages – et pourtant, les résultats sont là. Trois podiums en quatre courses, deux victoires d'étape – le Sandrider roule. Et plus vite que bon nombre de ses concurrents qui coûtent des millions.
Son succès est également dû à une technologie bien pensée : nouvelles pièces avant, meilleur passage d'air, arrière plus robuste – bref, tout ce qu'il faut pour le rallye. Même la motorisation durable tient le coup. Et soyons honnêtes : quand a-t-on entendu parler pour la dernière fois de « moment d'inertie en lacet » en rapport avec une Dacia ? Exactement.
Que reste-t-il ?
Loeb le dit comme on le connaît : « Il reste encore beaucoup à faire. » Et pourtant, en 2025, Dacia roule là où l'on s'attendrait plutôt à voir des noms avec beaucoup plus de zéros – après la virgule. Prochaine étape : le Portugal en septembre. Puis le Maroc.
D'ici là, on va visser, rouler et compter – les points, les minutes de pénalité, les victoires. Et peut-être aussi les regards perplexes de tous ceux qui associent encore le mot « Dacia » à un catalogue de promotions. Ils devraient venir voir comment on remporte des points au championnat du monde dans le désert.
Texte : GAT
Photos : Dacia