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Enfin, il est là. Après des mois de rumeurs, de fuites et d'essais camouflés sur le circuit, BMW a dévoilé la nouvelle M2 CS (G87). Et ce, en double exemplaire : une fois en Velvet Blue velouté à la Villa d'Este, une fois en Brooklyn Grey à la Villa Erba. Deux couleurs, une déclaration claire : « La classe compacte, c'est du passé. Voici la bête. »
Les photos parlent d'elles-mêmes : la nouvelle CS n'est pas un simple tuning pour les fans de la marque, c'est un outil de course sérieusement affûté qui semble avoir obtenu son homologation routière par accident. L'avant donne déjà le ton : plus large, plus agressif, plus aéré. Plus d'ouvertures, plus d'aérodynamisme, plus de « hors de mon chemin ». La calandre redessinée affiche la détermination que l'on attend d'une CS. À chacun de se faire sa propre opinion.
Et puis il y a cette partie arrière. Le nouveau spoiler en bec de canard trône sur le coffre comme une déclaration, sans fantaisie, mais avec détermination. Le designer Oliver Heilmer le résume ainsi : pas de show, mais une véritable portance négative. Soutenue par un diffuseur en carbone indépendant, l'arrière est compact, brutal et unique.
Mais on ne peut pas se passer complètement d'attraits visuels. C'est pourquoi la nouvelle M2 CS a tout ce qu'il faut : des jantes forgées peintes en bronze doré qui attirent immédiatement le regard, des étriers de frein rouge vif et une bonne dose de carbone là où cela fait sens. Toit, rétroviseurs, détails : ici, on ne fait pas dans la demi-mesure, mais dans le poids. Des bandes de course comme sur la M3 CS et la M4 CS ? Pas question. La petite est épurée. Finition mate, lignes nettes.
Un premier coup d'œil dans l'habitacle le révèle : voici une voiture sérieuse pour les conducteurs sérieux. Ici, on ne s'assoit pas, on vit. Des sièges baquets, profondément échancrés et sans compromis. Coutures contrastées rouges, badges CS, ambiance Alcantara. L'ensemble ressemble à une voiture de course qui vient tout juste d'obtenir son homologation – et c'est un compliment.
Mais le vrai plaisir se trouve sous le capot. Là, la G87 CS est capable de transmettre une puissance impressionnante de 530 ch aux roues arrière. Et oui, cette puissance est exclusivement transmise à l'essieu arrière. Pas de xDrive, pas de ceinture de sécurité électronique : ici, seul le pied droit compte. La CS affiche ainsi 70 ch de plus que la M2 d'avant le lifting et 50 de plus que la version actuelle. Le twin turbo S58 provient de la M4 Competition, mais a été délibérément découplé : pas de magie de la transmission intégrale, seulement la puissance pure de la propulsion arrière. Bienvenue dans l'univers M à l'ancienne.
Petite déception pour les romantiques de la boîte manuelle : selon les médias, la M2 CS sera exclusivement disponible avec une boîte automatique. Pas de levier, pas de clic-clac, pas d'embrayage. En revanche, des changements de vitesse ultra-rapides et des performances optimales – c'est ce que veut BMW. Dommage ? Peut-être. Mais rapide ? Très certainement.
La nouvelle M2 CS est une voiture qui ne cherche pas à plaire. Ce n'est pas un gadget lifestyle, ni un package prestige. C'est une machine à conduire qui, avec ses 395 kW / 530 ch, sa propulsion arrière et son look ultra-racé, se moque de tout ce qui est devenu soft dans le secteur. Avec son becquet arrière emblématique et son objectif clair, la G87 CS pourrait être l'un des derniers véritables « moments M » avant que l'ère de la technologie hybride ne réduise les moteurs au silence. Elle n'est peut-être pas un régal pour les yeux, mais ceux qui la conduisent ne font pas que conduire une voiture. Ils vivent peut-être la dernière véritable expérience analogique du garage M.
Texte: GAT
Photos: BMW