60 ans de la 4L

Les 4 "Elle" – De la Terre de Feu à Alaska

Les 4 "Elle" : En 1965, 4 parisiennes se lancent un incroyable défi: parcourir les 40 000 km qui séparent Ushuaïa en Terre de Feu d’Anchorage en Alaska au volant de deux Renault 4. Il leur a fallu 4 mois et demi pour traverser la totalité du continent américain. Elles passent alors du Cap Horn aux pentes glacées des Rocheuses, traversent les Andes, la forêt amazonienne ainsi que le désert salé de l’Utah, démontrant la robustesse et l’agilité de la Renault 4.

Publié le 26.12.2021

Au début des années 1960, le magazine de mode français "Elle" tire une conclusion claire sur la R4 après un sondage auprès de ses lectrices : "La meilleure voiture pour Madame". Le mannequin Michèle Ray veut en avoir le cœur net. Avec trois autres dames, la jeune femme alors âgée de 26 ans se lance en 1965 dans une expédition audacieuse. Elle conduit les quatre dames sur une distance de 40 000 kilomètres, de la Terre de Feu à l'Alaska - avec deux Renault R4.

En juin 1965, Éliane Lucotte, Betty Gérard, Martine Libersart et la future journaliste et productrice de films Michèle Ray, à la tête du quatuor "4 Elle", arrivent au point de départ de leur voyage : la ville sud-américaine d'Ushuaia, tout au sud de la Terre de Feu. Devant eux et les deux Renault R4 se trouve une véritable épreuve à travers un terrain en grande partie inhospitalier. Avant de se lancer dans l'aventure, ces dames ont suivi une formation spéciale de trois semaines dans une usine Renault afin d'acquérir le savoir-faire technique nécessaire à l'expédition. Une formation précieuse, car elle leur permet de résoudre elles-mêmes les éventuels problèmes techniques rencontrés en cours de route.

Renault 4L : la voiture parfaite pour l'expédition

Michèle Ray commente cette décision en ces termes : "La 4L est une voiture pour les femmes pour plus d'une raison. Facile à conduire, mais surtout facile à soulever". Selon l'équipement, une R4 pesait environ 600 à 720 kilogrammes sur la balance. Un argument indiscutable en faveur de ce véhicule pratique, car sur la route, il fallait sans cesse faire basculer la voiture pour la sortir d'énormes nids de poule et d'innombrables ornières.

Plus d'outils, de roues de secours et d'essence que de vêtements

Les deux Renault R4 partent en expédition à pleine charge. À bord : de nombreux bidons d'essence, des outils, des roues de secours et du matériel de tournage. Pour les vêtements, les dames doivent se limiter à une seule valise commune.

L'itinéraire emprunte des pistes aventureuses à travers l'Argentine, le Paraguay, le Brésil, la Bolivie, l'Équateur, la Colombie ainsi qu'à travers l'Amérique centrale, le Mexique et les États-Unis jusqu'au Canada. Pour compliquer les choses, il faut discuter pendant des heures avec des fonctionnaires brésiliens insistants. Les quatre audacieuses françaises ne se laissent cependant pas arrêter et poursuivent résolument leur plan pour atteindre leur objectif en Alaska.

Ils doivent régulièrement décharger complètement la R4 pour la sortir de profonds trous de boue. Avant l'étape à travers le Mato Grosso, une région impraticable du Brésil, ils ajoutent à leur équipement des carabines, des munitions et des machettes. On ne sait jamais ce qui nous attend au prochain tournant, loin de la civilisation. Pour économiser du poids, même la nourriture est rationnée.

Système de navigation : pas d'indication. Signalisation : extrêmement pauvre.

L'équipe se fraie un chemin jusqu'en Bolivie à l'aide d'une boussole et de cartes géographiques. Lors de l'étape suivante à travers la Cordillère, les deux R4 prouvent leur résistance et franchissent même des cols de montagne de 5.200 mètres d'altitude. Malgré l'air extrêmement raréfié et le mélange trop riche qui en résulte, les moteurs fonctionnent de manière fiable.

L'expédition traverse l'Amérique centrale en pleine saison des pluies. Les Renault R4 traversent de nombreux ruisseaux, car de nombreux ponts ont été emportés par les eaux. Les femmes progressent nettement plus vite sur la côte ouest de l'Amérique du Nord et parcourent jusqu'à 1.000 kilomètres par jour.
Il ne reste plus que 1 500 kilomètres à parcourir avant l'arrivée en Alaska pour ce quatuor intrépide, lorsqu'ils sont à nouveau confrontés à un défi de taille : Le thermomètre affiche moins 18 degrés Celsius lorsqu'une pierre perce le pare-brise de l'une des Renault R4. Enveloppée dans un sac de couchage, Michèle Ray poursuit sa route et résiste également à cette épreuve. Épuisés mais heureux, les "4 Elle" et leurs Renault R4 atteignent finalement Anchorage en Alaska sans autre panne.

 

Texte et photos : Stefan Fritschi et Renault

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