

Adieu, douce Shaguar
Pendant 90 ans, Jaguar a produit des voitures de sport à couper le souffle. Elles sont devenues des icônes de la culture pop. Nous vous invitons à la dernière danse avec la Jaguar F-Type 575 R75, l'édition finale de la F-Type.
Il existe peu de voitures de sport qui habillent le conducteur avec style. La frontière est souvent mince entre décontraction et ridicule. La Jaguar F-Type n'a jamais l'air embarrassante, elle est aussi bien adaptée à un usage quotidien qu'à la course. Et ce, pour une fraction du prix de la concurrence, qui n'a même pas une galerie d'ancêtres aussi impressionnante.
King of Swing
La Jaguar F-Type est la digne héritière d'une dynastie légendaire de voitures de sport et la dernière de son genre. Nous prenons place dans la Jaguar F-Type 575 R75 et nous nous lâchons avec la King of Swing.
Ouverture des volets, démarrage du moteur
Au démarrage, le moteur huit cylindres pousse un rugissement qui fait l'effet d'un chat qu'on vient de frapper sur la queue, à moins d'appuyer sur le bouton «silence» pour ne pas réveiller tout le voisinage. Mais si on ouvre les volets, le son du V8 de la F-Type se rapproche du niveau d'une vuvuzela de tronçonneuse. C'est encore plus cool quand les buses d'aération centrales se lèvent comme les tuyères d'un avion de chasse. La capote en tissu du cabriolet peut être ouverte et fermée pendant la conduite jusqu'à 50 km/h.
Donne des ailes
Dès que l'on pousse le joystick vers la gauche et qu'un «S» apparaît sur l'écran, le plaisir commence et la zone de confort s'arrête. La F-Type s'accroche alors à l'accélérateur comme un ivrogne à sa bouteille. Elle réagit immédiatement aux commandes du pied droit et passe de 0 à 100 km/h en 3,7 secondes. À partir d'une vitesse de 100 km/h, un aileron se déploie automatiquement à l'arrière pour augmenter la pression d'appui sur l'essieu arrière.
Voici comment conduire une Jaguar
« Inestäche, umeschlah, durezieh und abelah » : ce n'est pas seulement le nom du jeu de mots allemand « Lismen », mais aussi la façon de conduire une voiture de sport dans un virage. La F-Type à transmission intégrale délivre 70 % de sa puissance aux roues arrière. Dans les virages serrés, le gros cul se balance joyeusement dans le trafic venant en sens inverse (si l'on a désactivé les systèmes de sécurité). Les sièges sport extrêmement beaux maintiennent le conducteur en position, tout comme le sourire permanent.
Puissance docile
Quatre roues motrices propulsent cette sportive de 1838 kg, pas toujours avec élégance, surtout lorsque les systèmes de sécurité se montrent un peu trop zélés. La puissance de 575 chevaux est certes élevée pour une voiture de sport, mais elle est plutôt progressive que tonitruante dans le cabriolet.
La Jaguar F-Type 575 R75 (2023 - 2024) est le bouquet final d'un feu d'artifice unique qui, selon la désignation du modèle «R75», a commencé il y a 75 ans. Ou il y a 80 ans ? Ou il y a 90 ans ? Ou même il y a 103 ans ?
Jaguar et anniversaire : c'est compliqué. Lisez toute l'histoire dans le dernier numéro de ai 04/25.
Texte : Jürg Zentner
Photos : Christian Lienhard (lienhardbildwerke.ch)