

Encore dix ans de spectacle électrique
La FIA et la Formule E prolongent leur partenariat jusqu'en 2038. La mobilité électrique reste donc en pole position – que ce soit pour des raisons techniques, climatiques ou de bonne conscience, seul le dieu de l'électricité le sait.
Certaines relations sont faites pour durer toute une vie. D'autres sont faites pour l'image. Celle qui lie la FIA et la Formule E appartient sans doute à la deuxième catégorie, mais elle est néanmoins prolongée. Jusqu'en 2038, soit dix ans de gloire et de splendeur sur des roues silencieuses. La fédération internationale du sport automobile continue donc d'accorder sa bénédiction à ce spectacle électrique. Ou plutôt, elle lui accorde son feu vert pour son portefeuille de développement durable.
« Race-to-Road » est le mot magique – c'est-à-dire la promesse que quelque chose issu du circuit automobile se retrouvera un jour dans la vie quotidienne. De 0 à 100 en 1,82 seconde ? Ça semble intéressant – et alors ?
Mais ne nous laissons pas gâcher notre bonne humeur. Après tout, les voitures de course filent désormais à 320 km/h dans les centres-villes, projetant des étincelles de carbone recyclé et faisant pâlir d'envie tous les émetteurs de particules. Même si le bruit qu'elles produisent se situe quelque part entre celui d'un aspirateur et celui d'une navette spatiale, aujourd'hui, l'émotion va de pair avec le certificat environnemental.
Si des marques telles que Porsche, Nissan et Maserati s'alignent sagement sur la grille de départ, c'est sans doute moins par romantisme que pour l'effet publicitaire. Pour masquer son empreinte carbone, rien de mieux qu'un logo sur une voiture de Formule E.
C'est ce que veulent les fans
Et les fans ? Ils seraient désormais 400 millions. On peut donc se demander s'il s'agit là d'un véritable engouement ou plutôt d'une audience générée par des algorithmes. Mais bon, à l'ère des réseaux sociaux, les clics comptent plus que les applaudissements.
Il reste une série qui s'est fixé des objectifs ambitieux : redéfinir le sport automobile, le rendre plus durable, plus numérique et plus inclusif. Et tout cela sans devenir ennuyeux à force d'être trop bien intentionné. Est-ce que cela fonctionnera ? Il reste maintenant dix ans pour essayer.
Il reste toutefois un souhait : déplacer les courses hors des centres-villes vers de véritables circuits. Cela soulagerait les métropoles et permettrait de montrer ce dont ces bolides sont vraiment capables.
Texte : GAT
Photos : Formule E