Mercedes AMG GT XX – Radikal Axial

La légendaire C111 est reconnaissable au premier coup d'œil : capot plat, peinture orange, feux arrière ronds en forme de tubes. N'est-ce pas ? Non, tout le monde ne connaît pas la série de véhicules expérimentaux de Mercedes des années 1960 et 1970. Les avis sur l'apparence du véhicule sont donc partagés. Entre la C111 rétro et une carpe effrayée, les avis divergent. Mais l'apparence reste une question de goût. L'intérieur est revêtu d'une alternative biotechnologique au cuir, composée de pneus de course GT3 recyclés, de protéines végétales et de biopolymères, et les poignées de porte intérieures sont fabriquées à partir d'une alternative à la soie obtenue à partir de bactéries génétiquement modifiées. On pourrait probablement manger l'intérieur de l'AMG GT XX sans problème.

Des haut-parleurs sont dissimulés sous les modules des phares avant, dont la chambre de résonance est formée par les passages de roue. On ne entendrait pas de babillage artificiel à proprement parler, mais plutôt un fond sonore, nous dit-on. Mais le « son » d'un modèle réduit reste du karaoké. Tout cela est très chic, mais la technologie du coupé quatre portes est sans doute beaucoup plus intéressante.

Puissance axiale

Là où Carl Benz a inventé la première automobile à moteur à combustion interne, on achète aujourd'hui la motorisation du futur, sous forme de pack complet. Les moteurs électriques proviennent de YASA, à Oxford. Des groupes ultraplats à flux axial, tels qu'ils sont utilisés dans les supercars du calibre d'une Ferrari SF90 Stradale ou d'une Koenigsegg Regera. Mercedes a racheté YASA en 2021. Trois de ces moteurs de la taille d'une boîte à pizza équipent l'AMG GT XX et développent une puissance totale de plus de 1000 kW/1360 ch. Un à l'avant avec environ 300 kW/408 ch, un différentiel et une unité de déconnexion. Deux moteurs sont situés sur l'essieu arrière, chacun développant 350 kW/476 ch. Les avantages ? Minuscules, légers, couple brutal. Les inconvénients ? Une fabrication coûteuse, des jeux délicats et, jusqu'à présent, une production en petite série. Mais en tant que démonstration de puissance technique, c'est du haut niveau.

Chargement et cinq minutes

Une batterie de 800 volts comprenant plus de 3000 cellules (cathode NCMA, anode en silicium) est dissimulée dans le plancher du véhicule. Tout comme les moteurs électriques, elle est maintenue à une température agréable de 45 degrés grâce à une huile non conductrice d'électricité. La capacité est estimée à environ 100 kWh et devrait pouvoir être rechargée à une puissance moyenne de 850 kW. Il serait ainsi possible de recharger la batterie pour une autonomie de 400 kilomètres en seulement cinq minutes – en théorie –, car les bornes de recharge adaptées sont encore loin d'être une réalité. Mais Mercedes travaille déjà d'arrache-pied avec les experts en bornes de recharge à courant continu d'Alpitronic pour mettre au point des prototypes de chargeurs dépassant la barre du mégawatt. Quant à savoir quand et si nous nous passerons un jour le câble de recharge dans une station d'un mégawatt, nous préférons laisser la question ouverte.

Un test de courage plutôt qu'un modèle de série

Oublions un instant son apparence de carpe. La GT XX est sans aucun doute l'une des voitures les plus passionnantes et les plus avancées sur le plan technique que la mobilité électrique ait produites à ce jour. La question reste posée : quelqu'un attendait-il vraiment une hyper-GT électrique ? Il est indéniable qu'AMG déclenche ici un feu d'artifice technologique qui devrait également être transféré à d'autres modèles AMG-EA tels que la CLA 45 AMG, la C-AMG-EQ et la GLC-AMG-EQ. Mais Mercedes ne développe pas uniquement par pure altruisme. À un moment donné, les coûts de développement devront être amortis, probablement par des prix (encore) plus élevés.
Pour nous, la GT XX reste un manifeste roulant. Et toute révolution commence par un coup d'éclat – dans ce cas-ci, un coup discret. Le progrès exige du courage. Et c'est précisément ce dont fait preuve AMG, car toute grande technologie a commencé par un « qui en a besoin ? ». Le cheval était autrefois considéré comme un moyen de transport tout à fait suffisant, jusqu'à ce que quelque chose d'autre soit présenté à Stuttgart il y a près de 140 ans.

Texte: GAT
Photos: Mercedes