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Trente à l’heure, parce que c’est « cool

Zurich débat du 30 km/h et passe complètement à côté du vrai enjeu. La lenteur généralisée n’est pas une solution, mais une impasse aux effets secondaires bien réels. Nous plaidons pour un peu plus de bon sens sur quatre roues.

Publié le 11.11.2025

Soyons honnêtes : c’est agaçant. De quoi parle-t-on, au juste ? Plutôt que de s’occuper de sujets plus importants, on se chamaille sur la vitesse – pas sur l’autoroute, mais en plein centre-ville. Ce qui irrite le plus dans ce vote contre le freinage systématique sur les axes principaux et pour la mobilité individuelle : le débat n’est plus factuel, il est devenu idéologique.
Un oui à la mobilité pour tous ? Cela devrait aller de soi. Et pourtant, il faut aujourd’hui se battre pour quelque chose qui ne faisait autrefois aucun doute – absurde, non ? Le 50 km/h en ville est une règle éprouvée. Y toucher frôle la satire.
Quand on prend la route, c’est pour arriver, pas pour piétiner. La voiture n’est pas une salle d’attente sur roues. À qui profite cette lenteur imposée ? À la sécurité ? Peu probable. Regardez autour de vous dans les embouteillages zurichois : beaucoup de conducteurs ont une main sur le téléphone. Le 30 km/h ne réglera pas ce problème de distraction – il pourrait même l’aggraver.

Beaucoup de bruit pour rien ?

On oublie aussi souvent que police, pompiers ou ambulances ne se déplacent guère plus vite que le reste du trafic. Si on ralentit encore la circulation, on freine aussi les secours. Est-ce vraiment un risque à prendre ?
Et le bruit ? Le fameux mythe du 30 km/h qui diviserait le bruit par deux ne résiste à aucun test sérieux. En réalité, on gagne environ 20 %. Mais soyons clairs : réduisez la puissance d’aspiration de votre aspirateur juste pour qu’il soit plus silencieux, le ménage prendra plus de temps et sera moins efficace. Pourquoi serait-ce soudain logique pour la circulation ?


Autre effet pervers : en ralentissant les grands axes, les automobilistes se rabattent sur les quartiers résidentiels. Plus sûr ? Certainement pas, quand voitures, vélos et enfants se partagent la chaussée. Déplacer le trafic, ce n’est pas le résoudre. Et croire que le 30 km/h poussera les gens en masse vers les transports publics, c’est croire encore au Père Noël. La mobilité a besoin de fiabilité et d’efficacité, pas de symboles politiques.


En résumé, chers lecteurs, un 30 km/h généralisé n’est pas une solution réfléchie, mais le symptôme d’une obstination idéologique. Un blocage mental, en somme. Le 50 km/h doit rester la règle. Le 30 km/h, seulement là où c’est logique : devant les écoles, dans les zones de jeu, aux carrefours dangereux.
Le Conseil d’État et le Grand Conseil soutiennent d’ailleurs l’initiative pour la mobilité. Pourquoi ? Parce qu’ils ont compris que quand le trafic circule, la ville vit.
Le simple fait de devoir écrire cela montre à quel point le débat a perdu le nord. Mais soit : oui à l’initiative pour la mobilité. Pour le 50 km/h. Pour le bon sens.

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