Le sauveur de Stellantis

Les rumeurs vont bon train chez Stellantis : qui succédera à Carlos Tavares? Les candidats sont nombreux et chaque camp a son favori. Officiellement, le processus de sélection est déjà en cours. Mais pendant que les qualifications font l'objet de débats à huis clos, jetons un œil avec un clin d'œil aux candidats les plus en vue:

Jean-Philippe Imparato

Le Français et directeur général d'Alfa Romeo est considéré comme un stratège visionnaire et un rénovateur de marque qui a l'essence dans le sang.

Carlos Zarlenga

L'ancien directeur général de GM Amérique du Sud et actuel directeur général de l'Amérique du Nord a une stature internationale et a déjà prouvé qu'il était capable de briser les structures figées.

Richard Palmer

Ce directeur financier de longue date connaît le groupe sur le bout des doigts. On lui fait confiance pour maintenir Stellantis sur la bonne voie, même en période de turbulences.

Tim Kuniskis

En tant qu'ancien directeur de Dodge, il a fait du HEMI-V8 un objet culte et dirige désormais la marque RAM. Kuniskis s'est imposé très tôt face à Tavares. Selon des rumeurs internes, les deux hommes se seraient disputés peu avant le départ de Tavares. Alors que Tavares voulait se débarrasser du légendaire V8 HEMI et le jeter à la ferraille, Kuniskis a assuré le retour de cette icône de la puissance après le départ de Tavares. Kuniskis a ainsi reporté le lancement du premier pick-up électrique de RAM au profit d'un modèle hybride. Cela aurait été impensable sous Tavares : Kuniskis a non seulement réanimé un moteur, mais aussi changé de cap.

Le sauveur inattendu

Mais tandis que l'équipe de direction se réorganise, le véritable espoir se met déjà discrètement en place, sur quatre roues et sous un nom familier. Ce n'est pas un haut dirigeant qui est le sauveur, mais une petite Fiat au grand impact: la nouvelle Fiat 500 hybride.

En juillet 2024, la dernière Fiat 500 à moteur essence est sortie de l'usine polonaise de Tychy, après 17 ans de production et plus de 3,2 millions d'exemplaires vendus. La fin de la production n'est pas due à un manque de demande, bien au contraire. La 500 était toujours aussi demandée, mais ce sont précisément les réglementations européennes sur les systèmes d'assistance qui ont mis fin à ce modèle culte. L'absence de la 500 à moteur thermique a durement touché Fiat : en 2024, plus de 30 000 immatriculations ont été perdues. La 500e électrique n'a pas pu compenser seule cette perte : ses ventes ont chuté d'environ 42 percent à l'été 2024 par rapport à l'année précédente. Faute de demande, Stellantis a même dû interrompre temporairement la production de la 500e à Mirafiori.

Fiat ouvre désormais un nouveau chapitre pour combler ce vide, avec une méthode inhabituelle : la 500 électrique sera équipée d'un moteur à essence. Fiat a entre-temps officiellement confirmé la résurrection de la Cinquecento en version hybride légère. Techniquement, cela signifie qu'un moteur trois cylindres de 1,0 litre développant 70 ch, associé à une assistance hybride légère pour une circulation urbaine plus économique, fera son apparition sur la base de la plateforme électrique moderne. La «500 Ibrida» devrait être produite à Turin-Mirafiori à partir de fin 2025.

Pour Stellantis, cette mini-voiture électrique à moteur essence est plus qu'un simple nouveau modèle : c'est une bouée de sauvetage stratégique. Alors que la demande de voitures entièrement électriques ne décolle que lentement, la 500 hybride devrait permettre de reconquérir les clients perdus. L'objectif : faire passer la production annuelle de 500 unités, qui était d'environ 77 000 en 2023, à 175 000 unités, dont environ 100 000 avec un système hybride léger. La petite voiture culte reste ainsi dans la course et comble le vide laissé par la stratégie strictement électrique de Tavares – un petit sauveur avec une grande mission pour Stellantis.

Texte : GAT
Photos : Stellantis