Abarth 600e

Le frère provocateur de Junior

Après l'Alfa Romeo Junior, c'est au tour de la Fiat 600 d'être équipée du nouveau moteur électrique haute performance de Stellantis. Le résultat s'appelle Abarth 600e et ne provoque pas seulement les fans par sa propulsion.

Publié le 01.11.2024

Les vrais alfistes n'accepteront jamais l'Alfa Romeo Junior Veloce. Ses gènes Stellantis sont trop ordinaires, son format trop proche d'un SUV et surtout sa propulsion trop électrique. Le fait qu'elle se conduise de manière éblouissante ne joue aucun rôle. Les fans d'Abarth ne sont pas forcément connus pour être une espèce plus tolérante. La marque n'est certes pas aussi ancienne qu'Alfa Romeo, mais elle a tout de même une très grande histoire. Les nombreuses constructions personnelles ainsi que les modèles tunés de Simca, Fiat ou Autobianchi des années 1950 et 1960 se négocient aujourd'hui parfois énormément. Sans parler des nombreuses voitures de course.

Lorsque Fiat a ressorti de l'oubli le nom acheté en 1971 au tournant du millénaire, la joie n'était certes pas immense dans le camp des fans d'Abarth, mais c'est surtout la réinterprétation de la Fiat 500 qui pouvait tout à fait réchauffer les cœurs. Aujourd'hui encore, les 500 sortent en masse des showrooms. L'Abarth 500e entièrement électrique, basée sur la Fiat du même nom, n'a pas eu le même succès jusqu'à présent. Et les amateurs d'Abarth ne semblent pas du tout s'attacher à ce modèle, comme le prouve la part électrique de seulement 10 pour cent de toutes les Abarth 500. Malgré tout, une autre Abarth entièrement électrique, la 600e, est dans les starting-blocks à l'occasion du 75e anniversaire de la marque.

Deux niveaux de puissance

Pas besoin d'être prophète pour prédire le grand rejet des disciples d'Abarth. Mais comme pour l'Alfa Romeo Junior Veloce, elle n'est en fait justifiée qu'au regard de la tradition. En effet, Stellantis ne s'est pas contenté de coller quelques badges Abarth sur la version électrique de la Fiat 600, mais l'a tunée en profondeur, dans la plus pure tradition. La pièce maîtresse de ce tuning est un autre moteur, un agrégat haute performance développé sur le banc d'essai de la Formule E et développant soit 240 ch (Turismo) soit 280 ch (Scorpionissima). A cela s'ajoutent un différentiel à glissement limité Torsen et un système de refroidissement de la batterie pour garantir une disponibilité continue de la puissance. Sans oublier des freins de course et un châssis optimisé en profondeur.

Bien entendu, l'aspect visuel a également fait l'objet d'une attention particulière. Le brave 600 est certes encore clairement reconnaissable, mais on s'est vraiment efforcé de le rendre plus agressif, presque adolescent. Le générateur de sons du modèle haut de gamme Scorpionissima s'y prête bien. Il braille de manière audible à l'arrêt, mais sans l'embarras que provoque la 500e avec le générateur de sons activé. Dans la « grande » Abarth, cela sonne mieux, mais le tout peut (heureusement) être désactivé. 

Plaisir de conduire chronique

La question la plus importante est bien sûr de savoir comment l'Abarth 600e se conduit. En un mot : capricieuse. Compte tenu des données de performance, personne ne devrait être surpris que le véhicule se propulse avec agilité vers l'avant. Et la valeur sur papier de 5,85 secondes du sprint de 0 à 100 communiquée par Abarth pour la Scorpionissima semble inutilement précise et tout à fait crédible. 

Toutefois, dans la variante Turismo de 240 ch, on se sent tout sauf sous-motorisé, une grande différence de performance n'est pas perceptible. En revanche, elle est manifestement mesurable : En 6,24 secondes (oui, il est possible d'être encore plus précis), la Turismo doit accomplir le sprint de parade. Comme je l'ai dit : ils sont tous les deux assez rapides. Et le couple maximal de 345 Nm est de toute façon identique.

Les deux variantes ne se distinguent pas non plus en termes de dynamique de virage. Logiquement, elles disposent des mêmes ingrédients et des mêmes optimisations. La direction est certes sensiblement moins directe que sur l'Alfa Romeo Junior Veloce, mais le châssis est encore un peu plus dur. Ainsi, le scorpion, qui peut tout de même atteindre 200 km/h, est prêt pour la course, affirme Abarth. Cette course ne doit pas être trop longue, car la petite batterie nette de 51 kWh est rapidement vidée à pleine puissance. Mais jusqu'à ce moment-là, on ne ressent effectivement aucune perte de puissance, comme c'est le cas pour de nombreux véhicules électriques très sollicités.

Reste la deuxième question la plus importante : combien coûte le plaisir ? Nous ne le savons pas encore exactement, probablement environ 45'000 francs pour la Turismo et près de 50'000 francs pour la Scorpionissima. Mais nous pouvons en revanche répondre précisément à la troisième question la plus importante. À savoir, pourquoi choisir la Scorpionissima alors que la Turismo est presque aussi rapide ? Eh bien, cette version haut de gamme dispose, en plus d'un surcroît de puissance et d'un meilleur équipement de confort (dont un système de navigation), de sièges baquets Sabelt, d'un kit carrosserie et est disponible en exclusivité dans la couleur Hypnotic Purple (en français : violet). Et : elle est limitée à 1949 exemplaires. Mais cela ne transformera probablement pas non plus les fans hardcore d'Arath en amateurs de 600e.

Texte : Simon Tottoli

Des images : Stellantis / Abarth

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