Adieu à la Camaro en 2024

"Un animal qui mange des Mustangs" - c'est ainsi que le projet "Panther" a été présenté à la presse par GM le 28 juin 1966 à l'hôtel Statler Hilton à Detroit Michigan. Plus tard, la Panther est devenue la Camaro et, au fil des années, celle-ci s'est imposée comme une valeur sûre sur le marché des pony cars. Et même si les chiffres de vente de la Chevy étaient plutôt à la traîne par rapport à ceux de la Mustang, elle est restée solidement ancrée dans le programme du constructeur de Detroit, la ville du moteur. Notamment parce que le coupé a marqué la marque Chevrolet.

La toute première Camaro numéro 1 jamais produite.

La petite Chevy a maintenant 58 ans sur sa poupe caractéristique et certaines langues pointues affirment qu'il s'agit de la deuxième Mustang la plus vendue de tous les temps. Mais elle était tout simplement un peu en retard, qui sait ce qu'il serait advenu de la Camaro si elle avait fêté sa première avant la Mustang. La Camaro n'a en effet jamais eu à se cacher de sa concurrente de la ville voisine de Dearborn.

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La Pony de Chevy a également connu de nombreuses variantes de motorisation, qui ont culminé dans les premières années avec les Camaro COPO. Celui qui savait comment passer une commande COPO recevait une Camaro avec un équipement minimal, mais avec une cylindrée maximale de sept litres et 425 CV. Ce qui était en réalité plutôt 550 chevaux. Sur le quart de mile, les COPO étaient les patrons parmi les coureurs de showroom.

Remarquablement discrète ; La Camaro dans la rare version COPO pour le dragstrip.

Mais au début des années 70, les rênes des poneys ont été resserrées. Les réglementations sur les gaz d'échappement, les assureurs peu enclins à la détente et l'augmentation du prix du carburant empêchèrent d'autres excès de puissance de la part de la région de Detroit. C'est ainsi que la Camaro a été coupée, la pony car surpuissante à l'origine s'est transformée en cheval de bataille avec le frein à main serré. À la fin de la décennie, la Z28 devait se contenter de 170 chevaux, une puissance qui suscitait plus de moqueries que d'admiration. Il ne restait que le V8, qui donnait au moins l'impression qu'une voiture rapide tournait le coin de la rue. Mais c'était plutôt un mensonge (de fortune).

Des performances excessives ? Pas du tout.

La troisième génération de modèles a ensuite été fortement modernisée dans les années 80. A tel point que GM était prêt à équiper le coupé d'un moteur quatre cylindres de 2,5 litres. Pour de nombreux fans, la Camaro avait ainsi atteint son point le plus bas, mais avec le plus petit moteur, on n'assurait pas seulement la liquidité de Chevrolet, mais on veillait aussi à ce que la voiture puisse consolider sa présence sur les routes des Etats-Unis et ne tombe pas dans l'oubli. Le plus gros V8 de 5,7 litres, appelé L98, a tout de même réussi à franchir la barre des 200 chevaux avec ses 225 chevaux.

Un spoiler avant au lieu de la puissance : l'IROC-Z de 1985.

La quatrième génération s'est ensuite rapprochée de la Corvette. Alors que la première Camaro avait des contours plutôt anguleux et limousins par rapport à la Corvette, la variante lancée en 1993 était sportive, plate, aux formes arrondies et avait presque un air futuriste. Les versions les plus puissantes LS1 et LT4 étaient livrées avec jusqu'à 330 CV, en V8 bien sûr. L'essieu arrière rigide a été conservé et une boîte à six vitesses a été ajoutée. Ainsi, la petite sœur de la Corvette retrouvait peu à peu sa forme d'antan, du moins en termes de performances. Cependant, la voiture était encore loin de tenir tête à une BMW M3 e36, par exemple.

Le cabriolet dans sa version facelift - une affaire rondement menée.

Le numéro 5 est vivant

Lorsque l'actuelle cinquième et dernière génération a été lancée en 2010, personne ne se doutait encore que ses jours étaient comptés. La Camaro fêtait un retour attendu depuis longtemps, non seulement grâce à son look rétro réussi, mais aussi parce que la voiture devenait soudainement compétitive en dehors du marché américain. Les caractéristiques de conduite étaient pour le moment plutôt au niveau européen et surtout les versions ZL-1 avec au moins 589 CV étaient et sont toujours des adversaires redoutables sur les circuits de course en dehors du pays aux possibilités illimitées.

Et maintenant, il est temps de dire au revoir. La Camaro arrivera à la fin de sa production en 2024 et aura ainsi écrit son dernier chapitre dans l'histoire du monde automobile. Elle est peut-être considérée comme l'éternelle seconde dans la course au trône des pony cars. Mais elle a sans aucun doute suscité les mêmes émotions, rendu bien des services à l'industrie du pneu et, surtout, fait de la Mustang ce qu'elle est aujourd'hui. Si elle n'avait pas senti le souffle plus chaud de la Camaro sur sa nuque, la Mustang aurait peut-être elle aussi sombré dans la médiocrité. Au revoir, camarade !

Texte : Markus Kunz

Images : RM Sothebys, Chevrolet